La Citadelle dans l'Histoire

Dernier vestige architectural de l'art militaire du XVIIe siècle au nord de la France, ce fort est juché sur la falaise de la Pointe-Est de Givet. Cette citadelle, édifiée en 1555 par Charles Quint fut ensuite fortifiée par Vauban au XVIIe siècle.

Son Histoire :

En 1554, le roi de France Henri II lance trois armées contre les Pays-Bas espagnols et met le pays à feu et à sang. Une des armées dirigée par le duc de Nevers a pris Givet pour base de départ. Charles Quint demande au général Martin Van Rossem de diriger son armée sur Givet et d'en chasser l'armée française. À la suite de cette incursion, Charles Quint décide de construire un fort pour protéger Givet.

En octobre 1554, Charles de Berlaymont, gouverneur du comté de Namur, envoie à Givet un ingénieur italien, Donato Buoni Pellizuolli, et Jacques Du Brœucq pour choisir le meilleur site.

Le nom même de la forteresse (qui signifie le mont de Charles) vient de celui de l'empereur Charles Quint qui a fait acheter cette région (le Comté d'Agimont-Givet) par sa sœur Marie de Hongrie, afin de contrôler le couloir de la vallée de la Meuse.

Le fort, construit en période de guerre, aurait nécessité, à partir de l'année 1555, 3 000 ouvriers aidés de 20 000 fantassins et de 3 000 cavaliers.

En juillet 1555, l'armée française revient à l'assaut de la ville. Les canons tirent depuis le fort en construction. Guillaume d'Orange, nommé commandant de l'armée, tire de ces combats la conclusion qu'il faut agrandir le fort vers l'ouest. L'extension comprend des bastions à orillons protégeant des casemates ouvertes reprenant le plan du fort de Philippeville. L'extension est achevée en 1563-1564 sous la direction de l'ingénieur Jacques Van Oyen, neveu de l'ingénieur Sébastien Van Oyen, concepteur de Philippeville.

À la fin du XVIe siècle, jusqu'en 1675, les Espagnols construisent une seconde enceinte :

à l'est : une tenaille devant les hauts bastions construits par Pellizuolli,

à l'ouest : deux ouvrages à cornes devant les bastions de Trélon,

au nord : trois demi-lunes.

En 1680, le fort et la ville de Givet sont remis au roi de France Louis XIV, en exécution de la Paix de Ryswick.

À la fin du xviie siècle, Vauban complexifie et améliore les défenses de Givet et de Charlemont, cernant la ville de murailles.

Lors de la bataille de France, le fort accueille des pièces de 75 mm du 18e régiment d'artillerie divisionnaire et de 155 mm du 218e régiment d'artillerie lourde divisionnaire, appuyant ainsi le 116e régiment d'infanterie (le secteur relève de la 22e division d'infanterie) qui défend la Meuse. Ce qui vaut au fort d'être bombardé le 13 mai 1940 après-midi par les Allemands, trois des six pièces d'artillerie de 155 mm qu'il abrite sont détruites. Le fort venait de s'opposer à une tentative de franchissement de la Meuse par une avant-garde de la 32. Infanterie-Division de Franz Böhme, dont le passage du fleuve doit être repoussé au lendemain. Le lendemain le fort s'active ainsi à nouveau contre les attaques de la division allemande pour traverser la Meuse, causant de grand torts aux assaillants, si bien qu'Adolf Strauß (chef du II. Armee-Korps dont dépend la division allemande) réclame en milieu de matinée l'intervention de la Luftwaffe à l'encontre du fort. Son artillerie qui n'a pas été détruite par celle de l'adversaire ou ce bombardement, évacue alors, privant l'infanterie de son support. La revue allemande Signal de l'époque décrit « Les pièces de ces forts [de Givet], très mobiles, avaient jusque là, sensiblement retardé le passage des troupes allemandes [...] Seuls quelques mortiers sont encore en action. Leur feu ne suffit plus à contenir le flot de l'attaque allemande ». Les Allemands, qui sont parvenus à traverser et progresser au nord et au sud de Givet, menacent la 22e DI qui se retire alors du fleuve, et au soir la défense du fort est en partie évacuée, celle demeurant est confiée au lieutenant Charpentier du 116e RI2.

A partir de 1962 La Citadelle fort est utilisé par les militaires comme Centre d’entraînement Commando ; Le CEC avait repris les traditions du 9e régiment de zouaves. Les parcours nommés PAR comportaient des parcours d'aguerrissement, d’escalade, d’évasion, de combat urbain et autres.

Et maintenant ce sont des Paintballers et autre aventuriers qui prenne l’assaut la Citadelle.

citadel givet